L’AAESOR visite CANOPEE et le site de Bellande

Les visites en région Centre-Val de Loire commencées le 18 avril 2023 à Orléans par la PCA de Chanteau et la base de Bricy se poursuivent le 19 à Châteaudun. Le matin sera consacré à la découverte du conservatoire CANOPEE situé sur l’ancienne base aérienne 279 puis l’après-midi sera dédié au dépôt d’une gerbe lors d’une cérémonie à la stèle du mémorial aux aviateurs alliés, proche de la ferme de Bellande que nous visiterons ensuite.

Le Conservatoire d’aéronefs CANOPEE

CANOPEE est l’acronyme de Conservatoire d’Aéronefs Non Opérationnels Préservés Et Exposés.
Ce Conservatoire est situé sur l’ancienne base aérienne 279 « Lieutenant Beau »  de Châteaudun et, comme indiqué dans son  prospectus, « cette base étant la seule à avoir accueilli un jour sur son sol la quasi-totalité des aéronefs en service dans notre Armée de l’air, il n’est donc pas surprenant qu’une action de sauvegarde de ce patrimoine, partie intégrante de notre Histoire de France, y ait été lancée ».

Et quel patrimoine ! Dans ce hangar de 4650 m2 inauguré le 23 mai 2006, sont rassemblés plus de trente appareils ayant porté la cocarde bleu-blanc-rouge depuis la fin de la 2e guerre mondiale jusqu’à nos jours. Entre autres est présente la collection quasi complète des avions Dassault, depuis l’Ouragan jusqu’au Mirage 2000 N qui nous permet d’apprécier l’évolution de la technique aéronautique de ces 60 dernières années.

Préservés, remis en état et bichonnés par des bénévoles, ces aéronefs font leur fierté lorsqu’ils les présentent au      public. Notre guide, fin connaisseur de son sujet nous a largement prodigué ses connaissances vastes et précises.

Quel plaisir de revoir des appareils sur lesquels nous avons travaillé au cours de notre carrière et que nous considérons comme « les plus beaux » (chauvin moi ? mais non voyons).

En ce qui me concerne, ils sont tous là: dehors se trouve le Transall et dans le hangar le Broussard, le MS 760 Paris, le Nord 262, et le plus beau déjà montré ci-dessus. Mais tous pensent comme moi et sont ravis de voir cette magnifique collection qui réveille en chacun de nous bien des souvenirs. Voici quelques exemplaires de cet inventaire d’avions de chasse, de bombardement, de reconnaissance mais aussi d’avions école, de  transport et d’hélicoptères.

        

     

On pourrait les admirer pendant des heures mais tout a une fin et nous devons quitter nos hôtes après les avoir remerciés pour la qualité de leur accueil et félicités pour la beauté de leur collection. Nous retournons vers notre restaurant habituel, le P’tit Gourmand, puis nous nous dirigerons cet après-midi vers Cloyes sur le Loir (41) et le site de Bellande.

 

Le site de Bellande

La ferme de Bellande et la forêt proche ont joué un grand rôle pendant la deuxième guerre mondiale dans l’aide apportée par le réseau Comète aux aviateurs alliés abattus par l’ennemi dans le nord de la France. Peu avant le débarquement en Normandie, les ordres avaient été donnés de ne plus évacuer ces équipages par le périlleux trajet à travers l’Espagne  pour leur retour vers la Grande-Bretagne. Il convenait de les cacher dans un périmètre Chartres-Orléans-Le Mans en attendant leur récupération par les troupes alliées qui allaient débarquer. Dans la région que nous visitons, les patriotes de la résistance locale, sous les ordres du colonel Boussa envoyé par Londres vont passer à l’action.  Les aviateurs, pour la plupart débarquaient à la gare de Châteaudun et guidés par des  « convoyeuses » étaient amenés vers la forêt de Bellande où était établi un simple camp de toile. L’une d’entre elles paya son courage de sa liberté et connut le camp de Ravensbruck d’où elle revint très diminuée. Ces aviateurs étaient de toutes les nationalités alliées: britanniques, canadiens, sud-africains, néo-zélandais, belges, australiens, américains et avec le temps la cohabitation entre ces nations devint difficile nécessitant un deuxième camp de recueil. Cependant, malgré les risques encourus lors des transferts et la présence toute proche d’un dépôt de munitions allemand, ceux-ci n’ont jamais découvert  le camp. Cette opération à permis que soient sauvés 152 aviateurs alliés, membres d’équipages de bombardiers principalement qui, parfois blessés, furent soignés par un médecin de Cloyes dans la ferme de Bellande située à proximité.

Le comité qui s’est créé pour perpétuer le souvenir de ce sauvetage organise chaque année une manifestation à laquelle participe notre ami Daniel héritier, adhérent de notre association qui revêt sa tenue d’officier de l’armée de l’air pour l’occasion. C’est ce qu’il a fait ce 19 avril, malgré une santé chancelante, pour jouer le rôle de maitre de cette cérémonie pendant laquelle nous avons  déposé une gerbe au nom de l’AAESOR.

 

Au final une photo de groupe nous a toutes et tous réunis devant cette stèle qui n’est pas un monument aux morts mais « aux vivants ».

Nous nous sommes ensuite rendus dans la ferme toute proche. La météo était au beau fixe et un rafraichissement bienvenu nous a été servi en plein air; à l’intérieur,  un petit musée nous racontait l’histoire de cette grande aventure à l’aide de panneaux  où figuraient les portraits des principaux protagonistes, ainsi que des photos et profils d’avions et pièces détachées diverses. Les passionnés du sujet ont apprécié: B17, Halifax, Lancaster, Stirling. Pour les lecteurs du Mille-Pattes, bulletin de notre association, voir l’évocation du camp de Bellande dans le numéro 38.

En fin d’après-midi, nous avons quitté nos hôtes pour regagner Châteaudun. C’était le moment de la séparation pour certains avec retour à la maison alors que d’autres avaient décidé de rester encore quelques heures à profiter des charmes de la Beauce.

Ces deux belles journées à Orléans et à Châteaudun nous ont fait apprécier le plaisir de se retrouver pour des visites agréables et instructives entre amis. Les absents ont toujours tort !

19.04.2023

Écrit par : Fréderic Chaulacel le 22 mai 2023

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